lundi 25 janvier 2016

journal d'un restaurateur (9)

La soirée Brassens a vraiment été un succès, succès de foule (nous avons dû emprunter des chaises et avons malheureusement dû refuser une vingtaine de personnes), succès d’ambiance avec le système de commande de tapas et enfin succès du trio « autour de Brassens » qui a fait montre de tout son talent et a permis à tous de replonger dans la poésie du grand George et de ses amis.
Maintenant, nous savons que nous ne devons pas aller au-delà des 100 personnes si nous voulons garder cette ambiance cabaret avec un minimum de confort. Tout le monde est assis à table et fait connaissance avec tout le monde. Nous voulions tester la formule avant d’aller plus loin. C’est fait donc, il y en aura d’autres et les prochains se dessinent déjà avec une soirée Barbara et une soirée jazz.  En attendant nous préparons celle du 4 février avec Gainsbourg confidentiel. Nous n’allons pas faire des concerts pour des concerts mais uniquement si nous rencontrons des artistes de qualité.
L’équipe de Cynorhodon est venue souper ce dernier samedi et nous étions vraiment heureux de les recevoir. Cynorhodon est une entreprise de formation par   le travail qui vise à former des maraîchers et à les insérer sur le marché de l’emploi.  Ils travaillent évidemment en bio. Le mardi, Valérie ou Jean Marie nous téléphone pour nous faire part des légumes disponibles et ils nous sont livrés le jeudi à peine coupés ou sortis de terre. Le directeur est Michel, les formateurs sont Jean Marie et Grégory. Lucie s’occupe d’essayer de trouver de l’emploi pour les jeunes à la sortie de leur formation et Valérie assure le travail administratif et commercial. Fameuse équipe. Cynorhodon assure aussi des paniers bios hebdomadaires. Ils sont livrés à Como en casa le vendredi à 12h. Il y en a pour toutes les tailles et pour tous les goûts et cerise sur le gâteau, chaque panier contient des propositions de recettes de cuisine. Intéressé ? Téléphonez au 04 3741444.
Ah oui le Cynorhodon est le fruit de l’églantier qu’on appelle aussi gratte cul ou poil à gratter. Le mot vient du grec « Kunorhodon » qui signifie Rose de chien (l’églantier étant de la famille des rosacées.) Bon, on en apprend des choses hein !
Tiens, dernier mot, j’ai rencontré plus sourd que moi. Un monsieur venu fêter son anniversaire avec famille et amis, je lui parle de la potée asturienne,  (haricots blancs cuits avec légumes, chorizo, morcilla et jambon) et il me dit « moi je prends cela, la potée d’abricots »..
Allei, à la semaine prochaine.

mardi 19 janvier 2016

journal d'un restaurateur (8)

F et J sont des clients devenus amis qui nous fréquentent depuis nos débuts. F vient d’apprendre que le crabe l’a attrapée. Elle en a gros sur le cœur et trouve cela injuste car elle a toujours été attentive à ce qu'elle consommait. Mais on sent qu’elle est prête à se battre. Je suis sûr qu’elle va gagner, elle est trop forte, trop belle de sa personne, trop chouette avec les autres. Quand elle en aura terminé avec cette saleté, on ouvrira le champagne et on fêtera cela. Promis F.
Il y a des soirées qui, sans qu’on ne sache bien pourquoi, deviennent magiques. Ce fut le cas vendredi dernier. Cela s’annonçait chaud avec deux tablées de 10 personnes et de nombreuses autres réservations. Nous avions renforcé l’équipe en salle. Trois tables de quatre couverts ne sont pas venues- c’était la première neige- et malgré cela le restaurant était plein. Le coup de feu passé (on appelle coup de feu, ce moment où on ramasse dix commandes en même temps et où on n’a pas une seconde de relâche ni en cuisine, ni en salle, pour satisfaire tout le monde dans un délai raisonnable) une ambiance conviviale s’est installée, de plus en plus conviviale, cela se sent, les gens sont biens, souriants, heureux et n’ont plus envie de partir. Ce sont ces moments magiques que j’adore le plus et qui me motivent très fort dans ce métier. Samedi, il était minuit quand les quatre dernières tables se sont levées à contre cœur et ont quitté le resto.
Quand je suis rentré, vers les minuit trente ou quarante-cinq, les restos voisins avaient baissé leur volet et rentré leur terrasse. Je pensais aller dormir de suite mais ce fut impossible. On revoit  et revit la soirée, on pense à telle conversation, à tel compliment, à tel regard échangé. Je me suis installé à la cuisine, me suis versé un verre de vin, ai lu le dernier d’Ormesson et il était deux heures trente quand je me suis couché avec en tête le titre du livre « Je dirais malgré tout que cette vie fut belle ».

lundi 18 janvier 2016

Brassens à Como en casa ce 21 janvier

Certains d'entre vous connaissez déjà ce trio extraordinaire qui chante Brassens. Le chanteur a naturellement la voix de Brassens, vous fermez les yeux et vous entendez Brassens qui chante là, près de vous. C'est magique. C'est ce jeudi 21 janvier à 20 heures, il reste quelques places à réserver au 0423200045 ou au 0498 110980. 
Il reste aussi quelques places pour Gainsbourg le 4 février. Là c'est Robert et Claire qui chantent le Gainsbourg des années soixante et septante. Deux heures de bonheur.

lundi 4 janvier 2016

journal d'un restaurateur (7)

J’aime bien cette cliente qui est devenue une copine. Elle ne vient pas très souvent mais elle est fidèle. J’ai remarqué un jour ses tatouages très discrets, très fins et j’ai adoré. Je me suis dit, voilà, si je me fais un jour tatoué quelque chose ce sera comme cela. Je n’aime pas les gros tatouages, sorte d’à plat de couleurs. Mais chez elle, ce sont des lignes fines et discrètes. Donc quand elle vient, nous parlons tatouages et c’est sympa. Juste avant les vacances de Noël, elle est venue avec quelques collègues de travail, certaines ont mangé, d’autres pas. J’ai servi les boissons et commandé les plats en cuisine. Ai mis le pain et elle m’a dit en désignant sa voisine de table, quelque chose à propos d’Haïti mais je n’ai pas bien compris. J’ai donc demandé de répéter, ce qu’elle a fait et j’ai compris que sa collègue avait été en Haïti. Ah, très bien dis-je, qu’avez-vous fait en Haïti ? Puis je vois une dénégation dans son regard et elle me répète quelque chose avec Haïti que je ne comprends toujours pas. Je lui demande comment sait-elle que je connais Haïti, mais elle me répond qu’elle ne parle pas d’Haïti et me répète quelque chose où je comprends encore Haïti. Elle me demande si je le fais exprès, un peu fâchée. Là, cela devient gênant, je lui explique que je suis un peu sourd, que vraiment j’ai l’impression qu’elle me parle de Haïti, que je suis désolé, vraiment, je ne comprends pas ce qu’elle me dit, des sons ne passent pas…Elle prend la bouteille d’isis cola qui est sur la table et me dit en articulant VOUS-A-VEZ-OU-BLIE-L’ICE-TEA–DE-MA-CO-PI-NE. Purée quelle confusion. Ice tea et Haïti ??? Personne n’a osé trop rire sauf plus tard quand j’ai raconté les divers incidents dus à ma surdité et que nous avons reparlé tatouage.
Les fêtes se sont bien passées et la soirée choucroute de ce dernier samedi a été chouette. Notre petit accompagnement de choucroute rouge (non pas au chou rouge, mais un petit truc à nous) en a heureusement surpris plus d’un. Nous allons remettre la choucroute à la carte ce prochain WE. C'est un bon plat d'hiver et il n'y a aucune raison de le limiter au 1er janvier.
F et A ont amené leurs amis, une belle tablée de 10 personnes très agréables. Nous adorons F et A qui sont d’une gentillesse incroyable. Qui pourraient se prendre au sérieux mais ne le font pas et continuent des relations faites d'attention aux autres et de modestie avec tout le monde.
Nous avons terminé notre soirée avec D et son nouvel ami P. Gérant de grande surface, une personne bien agréable. D nous a expliqué à quel point elle adorait ses enfants et était fière d’eux…
Quand nous avons quitté Como en Casa, les restaurants voisins avaient rentré leur terrasse et baissé les volets. Je pense d’ailleurs que certains étaient restés fermés ce 2 janvier. J’ai pensé aux années qui passaient, à la mort de Michel Delpech, première star des années pop à disparaître. Je me suis malgré tout dit que la vie valait la peine, que Delpech avait bien vécu, qu’on chanterait encore ses chansons demain, comme on chantera Brassens le 21 janvier et Gainsbourg le 4 février à Como en Casa.
Me suis dit aussi de vous rappeler de réserver pour ces deux soirées chansons françaises. Allei, au plaisir de vous servir.