lundi 20 mars 2017

L'expérience donne des leçons, les regrets donnent des remords

On ne se refait pas hein ! Quand on a été militant toute sa vie, on ne sait pas/plus resté indifférent au monde qui nous entoure. C’est mon cas et cette semaine écoulée, j’ai été gâté tant par des lectures que par des rencontres intéressantes.
Guy Bajoit, professeur émérite de sociologie de l’UCL, (que les fopésiens connaissent très bien) qui a consacré une grande partie de ses recherches sur le changement social et culturel, vient de sortir un livre (édité par le CETRI) qui a pour titre « le capitalisme néolibéral : comment fonctionne-t-il ? Comment le combattre ? » Eclairant. Quand on est perdu dans la masse d’informations qui nous submerge aujourd’hui, il est intéressant d’avoir un cadre global qui nous permet de situer des faits, des questions, des enjeux. C’est ce que permet le petit livre de Guy Bajoit. Il nous explique que depuis la crise des années septante et la course technico-économique qui s’en est suivi, une nouvelle classe dominante est apparue qu’il propose de nommer « La Ploutocratie ». C’est la classe qui gère aujourd’hui l’économie mondialisée. Ce sont les riches financiers et commerçants qui dirigent les banques, les sociétés multinationales, les fonds d’investissements et leurs actionnaires, les spéculateurs et les marchands. Ceux qui se réunissent à Davos. Ce ne sont plus d’abord des entrepreneurs mais bien des spéculateurs. Ils sont aidés par des armées d’experts, ce sont les agences de notation qui leur disent où et quand placer leur argent pour faire du 20 ou 25%, les agences d’innovations technologiques qui font tout pour augmenter la productivité, les agences de publicité qui vont les aider à vendre leurs produits et les idées qui vont avec, et enfin les institutions internationales tels que FMI, Banque Mondiale, le G20, l’ UE…qui vont dire aux Etats ce qu’ils doivent faire pour mieux aider ces spéculateurs à s’enrichir.
Pour que cela fonctionne, il faut que la masse des gens suivent et se soumettent. Ce n’est plus seulement la classe ouvrière qui est concernée, elle n’est plus la classe de référence. Certes, pour s’enrichir, il faut de la plus-value que les travailleurs vont apporter, mais il faut vendre dans le monde entier. Pour cela il faut que les gens veuillent toujours acheter plus, acceptent de s’endetter plus pour acheter et se soumettent pour rembourser. Cette masse nouvelle, Guy Bajoit propose de l’appeler « Le clientariat » qui deviendrait ainsi l’identité commune de tous ceux que l’on soumet pour que le système fonctionne et qui serait capable de s’opposer à la ploutocratie qui met la planète en danger. Guy Bajoit donne des pistes pour agir et entre autres celles-ci : défendre les acquis sociaux obtenus par la lutte du mouvement ouvrier, favoriser les modes de productions et de consommations alternatifs.
Il est parfois dangereux de faire un résumé comme je le fais. Mais cette étude de Guy Bajoit est téléchargeable gratuitement sur le site du CETRI. Moi je l’ai eu sur le FB de Fopésien-ne-s (merci Claudine Drion). Bonne lecture.
J’ai par ailleurs eu l’occasion de prendre un repas et de passer un bon moment avec mon ami Francis Leboutte. Francis est le coordinateur du MPoc, le Mouvement des objecteurs de croissances. Il vient de créer avec d’autres associations importantes telles que les Amis de la Terre, le Grappe, Attac…une nouvelle association « Fin du nucléaire ». Francis qui connait le dossier nucléaire sur le bout des doigts, s’étonne toujours de l’indifférence ou du moins de la passivité des gens face à la question du nucléaire qui pour lui est la plus grave menace qui pèse sur l’avenir de l’humanité. Avec les autres associations, ils se sont dit qu’il était essentiel de mener une campagne spécifique sur cette question, d’où la création de cette coordination. Les objectifs sont sans ambiguïté :
·         L’arrêt immédiat des cinq réacteurs belges dont la probabilité d’accident grave est des plus élevées : les réacteurs Tihange 2 et Doel 3 dont les cuves présentent des milliers de fissures et les trois réacteurs les plus vétustes (plus de 40 ans), Tihange 1, Doel 1 et Doel 2.
·         Le retrait immédiat des armes atomiques étasuniennes du sol belge.
·         Le désarmement nucléaire.
·         La suppression de l'accord datant de 1959 qui inféode l'Organisation mondiale de la santé (OMS - WHO) à l’agence internationale de l'énergie atomique (AIEA - IAEA), le lobby atomique officiel.
Pour en savoir plus, pour adhérer, pour diffuser leurs informations, RDV sur : www.findunucleaire.be
Tout cela ne m’empêche pas de continuer à préparer ma « petite production alternative de pain et de pâtes ». Le transporteur qui devait me livrer le béton a dû partir d’urgence en Italie auprès de sa mère mourante. Tout est donc décalé d’une semaine. Pas grave, on lui souhaite bien du courage. J’en ai profité pour tester une méthode de fabrication de baguette de tradition française sur polish. Le résultat est magnifique et peut encore être amélioré. Comme vous êtes nombreux, ou plutôt nombreuses, à me poser des questions à ce sujet, la semaine prochaine, je vous parlerai de ces méthodes de panification : levure, polish, levain ??? Je vous ferai part de mes modestes connaissances et expériences…
On a passé un bel après-midi avec Paquita, notre amie et ex associée dans Como en Casa et son petit Lao. Elle vit entre le Portugal et la Belgique et ne veut pas choisir : le Portugal lui plaît beaucoup, le mode de vie y est plus plaisant et moins stressant qu’ici et le climat plus agréable. Mais ses amis sont ici, une partie de son travail aussi, et donc pour les prochaines années elle continuera à se partager entre les deux pays jusqu’à ce qu’un jour la vie et les surprises qu’elle nous réserve parfois, la fixe quelques part. On est toujours contents de la voir ; Paquita, comme Julie d’ailleurs, notre autre associée de Como en Casa, c’est presque la famille hein !
Hier nous avons passé notre dimanche avec Renzo (mon plus jeune frère), Norma, Lola et Paolo (mon filleul). Quelle belle famille. Lola, 25 ans, est revenue en Belgique après une année passée en Nouvelle Zélande. C’est une jeune fille magnifique qui travaille dans la restauration et rêve de…Canada. Paolo se passionne pour le théâtre et le saxo. Il avait d’ailleurs un récital ce dimanche matin à l’académie de Soignies, la vie est devant lui. Renzo (mon plus jeune frère) et Norma ont des tonnes de passions, entre autres la Toscane, les voyages et … la cuisine. Ils élèvent (entre autres) des coqs qu’ils laissent vivre très vieux. Quand ils les mettent à la casserole, c’est en leur caressant le cou et en leur disant au revoir et c’est pour des cuissons lentes dont la viande sort confit. Ce dimanche le coq était préparé mi à l’indienne, mi tomate à l’italienne. Bon ? Non, succulent.
Ah oui, le titre de cette chronique ! il est tiré d’un article du monde consacré aux derniers jours élyséens de François Hollande. Je n’ai plus aucune sympathie pour le personnage mais l’article, écrit à trois plumes, est succulent et traduit magnifiquement l’ambiance de fin de règne déprimant qui règne à l’Elysée. Petit extrait pour le plaisir : « Occupée par d’autres feuilletons politiques, la presse ne prend plus la peine de l’accompagner. Contraste saisissant entre l’influence du quinquennat où des dizaines de journalistes empressés le suivaient pas à pas, micros tendus et caméras braquées, et cette petite troupe déplumée qui l’accompagne désormais. « Les mouches ont changé d’âne » soupire un conseiller ». Ce n’est ni élogieux pour Hollande bien sûr, mais ni non plus pour les journalistes.

Allei, on se retrouve la semaine prochaine hein.

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