lundi 3 juillet 2017

bonne version de "des pistes pour les Abruzzes

Quelques-uns d’entre vous ont décidé de passer leurs vacances dans les Abruzzes. Manière de soutenir l’économie locale après les tremblements de terre de ces douze derniers mois. Merci pour les Abruzzes.
Je vous livre donc quelques infos et indications. Elles sont limitées à mon expérience. Sachez que moi j’allais souvent dans ma famille et ce que je préférais, c’était m’immerger dans leur vie quotidienne.
Un conseil avant tout : perdez-vous, sortez des grands axes, aller vers les petites routes de campagne, arrêtez-vous dans les hameaux, buvez l’eau de la fontaine, asseyez-vous et ne soyez pas étonnés qu’un habitant vienne s’enquérir et vous demander si vous n’avez besoin de rien. Nous étions à Martin Sicuro et avons un jour pris la route vers Bellante et Teramo…Nous avons ainsi fait une excursion merveilleuse dans les villages et les bois de la région.
Surtout, évitez l’axe Giulianova-Teramo. C’est infernal.
Je ne puis vous donner d’indications que sur la province de Teramo. Je ne connais pas assez Chieti et Pescara.
Certain(e)s parmi vous (Luciana, Yvette…) ont donc beaucoup plus de connaissances que moi. S’ils ou elles me communiquent des « tuyaux », je ne manquerai pas de les diffuser.
Par contre, je vous conseille une excursion à Rome (vous passerez près de l’Aquila et des villages accrochés à la montagne). Teramo-Rome c’est 1h30. Tapez dans votre GPS : Piazza Sonnino. Trastevere. Le quartier le plus animé de Rome. A cinq minutes à pieds du centre : quartier juif, Argentina, Panthéon, Trévi etc. A la piazza Sonnino, une pizzeria. La meilleure du monde. Son nom : i marmi. Ne vous trompez pas. N’allez pas à celle d’à côté. Faites la file sur le trottoir si nécessaire. En entrée : baccala. En plat pizza, puis pizza et encore pizza. Veinards va.
En revenant vers l’Aquila, à 15 ou 20 km de Rome, vous verrez une indication Tivoli. Allez-y et visiter la splendide Vila Verde et ses cents fontaines. (Vérifiez les heures d’ouverture)
Si vous logez à la côte dans une des nombreuses stations balnéaires, vous trouverez tout ce que vous voulez à portée de mains. Profitez de la plage et du soleil. Il y a partout de belles et longues promenades en bord de mer. Vous comprendrez très vite que les villes du bord de plage sont assez récentes (30 ou 40 ans) et qu’il vaut la peine de visiter les anciens centres de ces villages : Rosetto alto, Giulianova alto, Alba alto, Tortoretto alto,  Martin Sicuro alto etc. Ne ratez Tortoretto alto, c’est à mon avis le plus beau et le mieux préserver. Ne ratez pas non plus quand vous y serez, un repas au restaurant « Anchise ». Essayez de vous installer près des fenêtres ou mieux sur la petite terrasse. La vue sur la mer et la campagne est extraordinaire (si on fait l’impasse sur le viaduc de l’autoroute).
J’en profite pour vous conseiller les plats traditionnels des Abruzzes :
Pasta (ou spaghettis ou maccheronis) à la Chitarra. Pâtes faites à la main. Prenez la salsa al ragu.
Scrippelle ‘mbusse (crêpes farcies de pecorino plongées dans le bouillon)
La porchetta (cochon de lait désossé et roulé avec des herbes aromatiques, cuit au four.
Arrosticini petites brchettes de viandes d’agneau ou de porc.
Pasta con fagioli (un de mes plats préférés : pâtes et haricots)
Coniglio (lapin), capra (chèvre), ragu all’abruzzese, polenta e fagioli, fritatta (omelette aux légumes) etc. etc.
Si vous souhaitez acheter du poisson en direct aux pêcheurs, allez à Martin Sicuro, très petit port de pêche. Entre 7 et 10 h le matin, les pêcheurs vendent leur pêche sur de petits étals. Mieux vaut y aller tôt. (Mais je suppose que comme moi, en vacances, vous vous levez dès six heures le matin et faites ensuite la sieste aux heures les plus chaudes.)
Si vous faites une excursion d’un jour, l’incontournable destination : Prati di Tivo. C’est la station de ski du Gran Sasso. La station elle-même n’a pas d’intérêt, mais c’est un point de départ. Vous pourrez soit y prendre le télésiège et gagner la montagne, soit y monter à pieds, soit encore prendre un des nombreux chemins de randonnées qui y sont indiqués.
Pour vous y rendre vous passerez nécessairement par Pietra Camela (les prati di Tivo se trouvent d’ailleurs sur le territoire de Pietra Camela) labellisé « plus beau village d’Italie ». Arrêtez-vous, entrez dans le village par les escaliers, c’est ex-tra-or-di-nai-re. J’y resterai des heures et des jours assis sur les bancs et les terrasses. En 1945, le village comptait 1500 habitants. Aujourd’hui, à peine 300 résidents en été, qui viennent du monde entier (Argentine, Australie, Canada, Etats Unis....). Ce sont les descendants des émigrés. 15 à 20 personnes y restent encore en Hiver. Mon « zio » Guerino connaissait le patron du bar de Pietra Camela, qui se trouve au milieu de la place face à la route. Quand nous y allions, nous devions y faire une halte, le vin se trouvait dans une dame jeanne au frais dans la fontaine taillée dans la roche au fonds du bar. Le bar existe toujours. Mais le vin est aujourd’hui mis en bouteille et non plus en dame jeanne, pas frais et on le sert rarement à 11h le matin comme c’était le cas avant. Le village a été très touché par les tremblements de terre et est étançonné par des madriers en bois. Si une maison s’écroule, c’est tout le village qui pourrait y passer tant les habitations sont imbriquées les unes aux autres. Tout en haut du village, part un sentier de randonnée qui longe le ravin et sa rivière. L’endroit est assez sauvage. Gare aux loups et aux ours, vous êtes dans le parc national du Gran Sasso. Mais quelle merveille.

Quand je vais au Gran Sasso, venant de la mer, je fais une halte à Montorio al Volmane. Je mange dans une Osteria qui se trouve dans la rue principale après la place en descendant vers la rivière. Le mercredi se tient le marché de Montorio. Assez authentique. Vous y trouverez trois ou quatre marchands de porchetta (que vous pouvez emporter avec vous pour votre marche en montagne ou pour le repas du soir). Vous y trouverez aussi une quincaillerie où acheter La Chitarra sur laquelle vous pourrez faire vos pâtes en Belgique (je vous apprendrai). Et enfin des draps et tissus traditionnels.
Sur la route nationale, dans le bas de Montorio, vous trouverez une boucherie : la macelleria Patella (lointain cousin de ma famille maternelle). Entrez-y, saluez le de ma part (Mario dal belgio) et vous y trouverez les fameuses saucisses au saindoux : salciccia sotto strutto. Vous en trouverez aussi dans l’huile d’Olive. « Il était de tradition quand j’allais dans les Abruzzes, d’emmener mon oncle, ma tante et mon cousin Giovanni au Gran Sasso. Ma tante prenait une vessie remplies de saucisses au saindoux et un gros pain de sa fabrication « al lievito madre » (levain). Il fallait dégager les moisissures et champignons avant d’ouvrir la vessie et en dégager les saucisses que l’on étalait, imbibées de saindoux, sur les grosses tranches que mon oncle avait coupées avec son canif. Nous buvions le vin à même le goulot de la petite dame-jeanne de 10 litres. Nous terminions le repas avec le pecorino d’où sautaient les asticots que mon oncle tentait d’attraper avec son morceau de pain (l’afsca n’existait pas et les asticots avaient le goût du pecorino). Mon oncle mangeait debout de peur des vipères. De vous le raconter, j’en ai les larmes aux yeux.
Teramo est une très belle ville, surtout bien entendu son centre historique (y existe un office de tourisme qui vous informe non seulement sur la ville mais sur toute la région). Je vous fais confiance pour étudier par vous-mêmes l’histoire de Teramo.
Si vous voulez aller sur mes pas : de Montorio, suivez Tossicia. C’est le village où est née et a vécu ma mère jusque ses 22 ans. Le village est très beau. Garez-vous sur la place et parcourez ses ruelles et ses placettes. Il s’y trouve aussi un ou deux restaurants mais pas toujours ouverts. Il y existe aussi une quincaillerie où l’on vend entre autres de petits conteneurs en inox pour l’huile d’olive. Reprenez la route vers Montorio. Lentement. Après plus ou moins 500 mètres une route à gauche : indiquée cimetière, Vila Alzano, Azzinano…Montez. Première halte à Vila Alzano. Arrêtez-vous, buvez l’eau de la fontaine. Retournez-vous et regardez le Gran Sasso. C’est le mien, celui que je voyais de la fenêtre de ma tante. Si vous voyez quelqu’un, demandez où acheter de l’huile d’olive. En principe la deuxième maison à droite sur la route qui continue. Pour cela il vous faut un petit conteneur.
Continuez vers Azzinano (village dont la caractéristique est qu’il développe les peintures murales. Il y existe un bar pour y boire votre xième verre de rosé. Continuez vers Aquilano. Garez-vous sur la palce de l’église. Entrez dans le hameau. La maison de ma mère s’y trouve.
Tous ces endroits sont fort touchés par les tremblements de terre. Mais quand vous êtes sur la place de l’église d’Aquilano, regardez les paysages autour de vous. Vous trouverez là aussi des tas d’indications pour des randonnées dans les bois et la montagne. Vous êtes dans le parc national des Abruzzes.
Il y a de nombreux villages à visiter dans la région : Ciampi, Castelli (village produisant des céramiques). La place me manque pour vous détailler. Perdez-vous. Perdez-vous. Vous rencontrerez des habitants, Ils ont l’âme paysanne et montagnarde. Le goût de l’authenticité. Le sens naturel de l’accueil et de la gentillesse.

Allei, bon voyage, bon séjour et à bientôt.

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