lundi 18 septembre 2017

A la rencontre de jeunes et belles femmes

Quand nous avons créé Como en Casa, l’idée que nous avions en tête était de promouvoir les produits bio, qui à l’époque (nous étions en 2009) avait parfois encore, mauvaise presse. Parler cuisine bio, évoquait pour beaucoup des « papouilles » c’est-à-dire très souvent des céréales et légumineuses trop cuites, réduites en panade. Ou alors, ces sempiternelles quiches qui me sortaient à l’époque de partout. (Aujourd’hui je suis réconcilié avec elles et cela ne me déplait pas d’en déguster de temps à autres) Pour Marlène, le bio était une vieille connaissance. Il était hors de question  pour elle, depuis longtemps, de mettre à table des produits dont on ne connaissait ni l’origine, ni le mode de production. Le bio, c’ était une référence, la seule crédible, de qualité. Certains criaient à la triche, mais au moins, il y avait là une charte, un pari. Si triche il y avait chez certains, elle ne durait jamais longtemps et les contrôles étaient de plus en plus fréquents. Ceux qui se revendiquaient de la production bio, entraient dans des réseaux où se créait un sentiment d’appartenance qu’il était difficile de trahir sur le long terme. Mais Marlène voyait plus loin que le bio…
Je dois bien avouer que pour ma part, j’avais une approche de l’alimentation assez sommaire : je voulais du goût, de la variété et surtout retrouver sur le palais les saveurs de mon enfance et donc de la méditerranée. Marlène et moi avions déjà une longue vie commune et sa cuisine m’avait séduit dès le début - pas que sa cuisine hein, en fait, ça avait commencé par ses yeux… Bon mais cela c’est une autre histoire, hein ! J’avais avec elle découvert le meilleur de la cuisine espagnole, qu’elle avait hérité de sa mère. Je vous en ai parlé assez souvent, sans doute plus que de raison, j’abrège donc. Mais Marlène ne s’était pas laissé enfermer dans la tradition. Depuis longtemps elle était partie à la découverte de nouveaux produits et de cuisines venues d’ailleurs. Si elle mangeait de la viande, les légumes l’attiraient davantage. Et elle avait peu à peu construit un éventail de cuisine et de préparation où se mêlaient les nouvelles épices, les légumes oubliés, les protéines végétales. Marlène voulait une cuisine basée à la fois sur le produit (je vous passe les confrontations incessantes avec certains fournisseurs). Elle avait dès le début décidé de mettre en avant les lentilles, le quinoa, le sarrasin, le boulgour. Mais aussi toutes ces graines qui accompagnaient les plats : le pavot, le sésame, les graines de courges, le lin et j’en passe. Et enfin, des épices comme : le gingembre, le cumin, le curcuma, les curry et  le safran sont devenues courantes dans notre cuisine. Autant de produits peu utilisé en restauration et qu’elle trouvait intéressant de faire découvrir. Ceux qui voulaient des frites, de la bolo, des boulets, des steaks-salade ou autres poulet-compote, avaient suffisamment de restaurants à leur disposition. A Como en casa, cela devait être différent, bon, surprenant, nouveau, nourrissant. Il fallait penser durable. Il fallait penser nourriture et bien-être, nourriture et santé, nourriture et respect des gens.
Vous voulez toute la vérité ? Au début j’étais méfiant. J’avais peur que l’on retourne aux « papouilles », aux quiches et à la cuisine Krishna et baba-cool. Nous avons fini par trouver, dans la pratique, des compromis. Nous nous étions mis d’accord : tout était possible à une seule condition, très simple : que ce soit bon, que cela me plaise. Je goûtais toutes les nouveautés. Le plus souvent, je n’avais rien à dire. Parfois je trouvais que ce n’était pas assez « Como en casa ». Bien sût cela créait inévitablement de la tension entre nous qui s’ajoutait au stress du travail à accomplir. Mais au bout du compte, on corrigeait, Marlène trouvait la petite touche manquante et on inscrivait à la carte. Nous tenions aussi à partager nos découvertes : nous avons ainsi servis des mets que peu de gens connaissaient : les couteaux de mer, le sépia, le gravlax, la scamorsa, le salmonejo. Marlène avait entre autres sortis des calamars au chorizo qu’elle allait devoir cuisinés par dizaines de kilos et un mi-cuit de saumon à faire saliver la planète liégeoise. Des tueries, disaient les clients.
Nous nous étions imposé un niveau d’exigences très élevé. Un restaurant devait être pour nous « un endroit où l’on cuisine ». Hors de question que n’entre dans notre restaurant le moindre produit fini au semi fini. Nous avons poussé cela jusqu’à produire chaque jour notre propre pain. Pour un peu, nous aurions voulu produire nous-mêmes notre jambon.
Ainsi est née et s’est développée la cuisine et les parfums si particuliers qui ont fait la réputation de Como en casa et dont nous étions si fiers.
Aujourd’hui, en matière de restauration, nous sommes redevenus des consommateurs et très vite nous avons été de surprise en surprise et ouvert de grands yeux en découvrant de jeunes femmes, qui à leur tour, ont tiré un trait sur « la malbouffe » et inventent chaque jour, elles aussi, la cuisine du futur. Une cuisine respectueuse de la nature et des gens. Une cuisine du goût, une cuisine dans laquelle les légumes et les légumineuses ont une place prépondérante. Ces jeunes femmes ont en fait une philosophie simple : la meilleure façon de se soigner, c’est d’éviter d’être malade. Et la meilleur façon d’éviter d’être malade est de bien se nourrir, d’éviter de manger trop et n’importe quoi.
Elles sont jeunes et elles sont belles. Leur beauté naturelle plaide en faveur de leur cuisine. Leurs « belles personnes » sont la traduction du bien-être et de la bonne santé qu’elles promeuvent. Elles ont pour prénom : Fanny (il y en a deux), Céline, Léna, Aurélie, Geneviève, Loly, Juliette… Toutes n’ont pas un restaurant. Voici les coordonnées de certaines d’entre elles. Dans le désordre hein.
Les Voisines.  C’est un resto bio, très beau et très bon. Créé et tenu par Fanny. Toujours souriante et accueillante. Son restaurant  se situe au 27 de l’avenue Blonden. Mieux vaut réserver : 04 2505089.
Grand Maison. C’est une autre Fanny et une Céline qui ont créé cet endroit où l’on « brunche ». C’est du bio. C’est très bon et les deux copines sont hyper sympas. On ne réserve pas et parfois, on fait la file, mais c’est très gai. Au 37, quai de la Goffe.
En ville, est tenu pas Léna. Elle a un dynamisme fou. L’endroit est d’un merveilleux vintage. On y petit déjeune et l’on y brunche. C’est du bio, majoritairement végé. Les légumes sont magnifiquement bien préparés. Au 1b, rue Sœurs de Hasque.
Bien sûr, il y a d’autres endroits que nous aimons et fréquentons : Terre mère est un incontournable ( Grégory officie rue de la Régence), les Cuistots (tenu par Necmetin qui prépare des mezzés turcs rue des Mineurs) K-fée k-artonne avec Bernadette et Valou, rue de la Goffe), Je pourrais aussi parler du petit pressoir, de Leila à la rue de la Boucherie et tant d’autres…
Juliette s’est imposé un fameux défi en reprenant Como en Casa. Elle y a peu à peu imposé sa cuisine à elle. Un pari difficile : du végé et veggie à l’Italienne. C’est bon et ça marche.
Je voudrais vous parler aussi de deux jeunes autres belles femmes, championnes de la nouvelle cuisine :
Geneviève Mahin. Elle est nutri-thérapeute. Mais elle est surtout très bonne cuisinière et très bonne formatrice. Elle organise des ateliers de formation et assure aussi un service traiteur. Son site : www.genevievemahin.be. Téléphone : 0473 43 29 74.
Aurélie Linckens. Créatrice du « Champ de l’Etre ».  Aurélie a participé à diverses expériences en Belgique et au Québec. Elle prône un concept de cuisine vivante. Elle organise des ateliers de formation. C’est du haut de gamme, comme chez Gene, et c’est très convivial. Son adresse : www.champdeletre.be
Est-il nécessaire de vous parler de Valérie Morstert et de sa cuisine des cinq sens, désormais de réputation nationale.
Nous sommes toujours parrain du Truck de Loly. Loly était hier au Botanique où avait lieu la manifestation « Liege en bio ». Elle y faisait découvrir une cuisine des céréales. C’était magnifiquement bon. On était contents et fiers d’elle. Elle officie les lundis au Sart Tilman et les mardis au Val-Benoit.
J’en oublie bien sûr. Je devrais vous parler des Frangines et de leurs pâtes à la farine d’insecte. Mais j’y reviendrai. Ainsi, se développe une nouvelle cuisine liégeoise, portée par ces jeunes femmes trentenaires, pleines d’allant et d’enthousiasme. Une cuisine du futur qui allie durabilité, respect de la nature, goût et santé, plaisir et convivialité. Elles font de leur lieu des endroits où il fait bon être.

Allei, bravo les filles. 

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