mercredi 26 septembre 2018

La petite fenêtre du deuxième étage (suite)


Hier, je publiais mon troisième billet de campagne qui s’intitulait : « La petite fenêtre du deuxième étage. (Vous pouvez retrouver le texte sur mon blog : mario gotto.blogspot.com/
Yvette a réagi à ce texte en m’envoyant les souvenirs dont lui ont fait part des amis asturiens. Elle m’a autorisé à vous en faire part.

Salut Mario.
Ton histoire appelle dans ma mémoire les souvenirs transmis par mes amis asturiens émigrés à Liège.
À 80km de Palomar, au col de Tarna, il y avait un puits naturel dans la montagne choisi par les franquistes pour y jeter les corps des opposants au fascisme.

Au milieu des années 80, j’y étais avec mes amis. 
Une tradition était respectée, celle d’un pique-nique dans la montagne : tous les opposants au régime de Franco montaient « par un heureux hasard » le même jour, au même endroit dans la montagne, au col de Tarna, pour pique-niquer ... mais avant tout, tu t’en doutes, pour y célébrer subversivement la mémoire des victimes et s’opposer au pouvoir en lui disant que tout le monde connaissait ses exactions.

En 1985, la tradition se perpétuait : grand pique-nique familial et meeting politique, là-haut dans la montagne ! Des gens surgissaient de partout, femmes, hommes, enfants. Des groupes mangeaient en famille, entre amis sur la petite plaine qui prend place au col. Ils se connaissaient ou se reconnaissaient. Mes amis m’expliquaient les rôles des uns et des autres dans la résistance...
Puis le meeting politique soutenu dans un grand espoir de refondation, 10 ans après le départ de Franco.

Un pouvoir tel que tu le décris et aussi une opposition, une résistance, une volonté de battre le fascisme, ce sont ces actes d’individus « naturellement militants », de structures d’accueil au niveau international, des plateformes d’accueil citoyen, syndical, politique qu’il nous faut continuer à mettre en place, à soutenir, et aussi à valoriser au niveau des pouvoirs locaux.

Mes amis s’appelaient Inès et Pepe Garcia
Leurs cousins habitaient Tarna et ... connaissaient très bien la montagne pour l’avoir parcourue, pour s’y être cachés et avoir trouvés des abris hospitaliers mais aussi des opposants, des ennemis…

Merci Yvette. 
Aujourd’hui, 150 intellectuels, créateurs, artistes, syndicalistes et militants français lancent un appel « Nous continuerons à accueillir les migrants. La revue Mediapart avec d’autres est à l’initiative de ce texte que vous pouvez trouver sur son site. Elle s’inscrit dans la même perspective dont je vous faisais part hier.

mardi 25 septembre 2018

La petite fenêtre du deuxième étage 'billet de campagne N°3)



Je suis candidat sur la liste Vert Ardent aux élections communales à Liège, à la 49ème  place. J’étais en Espagne jusque la semaine dernière et avant d’entamer ma campagne sur le terrain, je voudrais vous raconter l’histoire dont m’a fait part Poldo, un cousin de Marlène. Vous pourriez vous demander ce qu’une histoire comme celle-là, qui s’est déroulée à plus de 1500 km d’ici, il y a près de 80 ans, vient faire dans une réflexion électorale ? Ceci : quelques jours après qu’elle me fut racontée, j’appris dans la presse belge l’existence du mouvement "Schild & Vrienden" (Bouclier et Amis) révélée par la VRT, mouvement  plus ou moins proche de la NVA et de son secrétaire d’Etat fétiche. Mouvement qui fait la part belle aux propos ouvertement racistes, antisémites, antiféministes. J’appris également la réunion du responsable du PP belge avec Salvini et Steve Banon, ancien conseiller de Trump. Ils veulent créer ensemble un grand mouvement populiste en Europe.
Vert Ardent entend développer, si les électeurs le porte au pouvoir, une démocratie plus directe et participative (vous pouvez prendre connaissance du programme complet de Vert Ardent sur son site internet : https://vertardent.be.) Ce point du programme me parait fort important. Il me parait indispensable que les responsables politiques entretiennent un lien permanent avec les citoyens et soient à leur écoute pour éviter l’emprise des démagogues et des ennemis de la démocratie.
Voici l’histoire. Ce n’est pas une fiction
« Qu’avais-je à m’obstiner à penser qu’ils l’avaient précipité du haut de la falaise dans le Nalon. Assis à la table de la salle à manger aménagée dans l’ancienne étable, nous voyions par la fenêtre du coin cuisine, l’autre côté de la vallée de Palomar. « On n’a jamais su où ils l’ont enterré » continuait Poldo en nous désignant de sa main la vallée, les coteaux faits de prairies, de bois et d’à-pics rocheux qui nous faisaient face.  Son émotion était perceptible, la nôtre aussi et pour ma part je ne me risquais plus à poser la moindre question. Ma gorge était serrée et je n’aurais pu aller au bout d’une phrase. Je tenais donc pour moi cette idée qu’ils l’avaient précipité du haut de la falaise qui plongeait à pic dans la rivière,  à cet endroit assez profonde. Et rien à faire pour me détacher de cette idée, de ce sentiment que Ramon et ses quatre compagnons avaient fini une balle dans la tête et avaient disparu dans les eaux noires du rio Nalon.
Poldo, de son vrai nom Léopoldo  Canedo Alvarez,  légèrement plus âgé que Marlène, le cousin préféré de la famille, souriant, séducteur, flambeur et sorteur, avait vécu une quinzaine d’années à Paris, d’où il venait régulièrement rendre visite avec son frère Emilio et leurs épouses respectives à la famille de Marlène installée à Bruxelles. Quand arrivaient les « parisiens », habillés de la dernière mode, avec toujours un cadeau pour chacun, c’était la fête. On coupait le jambon, on mettait sur le feu la plus grande casserole où l’on cuisait la « fabada » la plus riche qui soit, garnie qu’elle était de chorizo, morcilla, lacon maigre et gras à la fois. Le cidre et le vin coulaient à fond. La fête durait tout le WE. On tentait d’oublier le passé, la misère, le franquisme et la haine qu’il véhiculait.
Poldo était rentré en Espagne après la mort de Franco en 1975. Goya, sa femme, ne supportait plus son exil et voulait retrouver son Espagne, ses Asturies, ses montagnes verdoyantes, ses rivières, ses horreos, ses fêtes, l’élégance aristocratiques dont se paraient les femmes le dimanche, quand on laissait la besogne de côté pour se réunir entre amis autour d’immenses tablées couvertes de nappes blanches. A la sortie du franquisme, l’Espagne manquait de tout et par-dessus ce tout, des ouvriers spécialisés capables de construire l’économie. Comme réparateur TV, Poldo était des plus recherché : impossible de commercialiser les TV couleurs en Espagne sans techniciens pour les installer et les réparer.
Poldo et Goya s’installèrent à Palomar, de l’autre côté de la montagne qui la sépare de Puerto, le village de Marlène. Ils occupent en fait la maison du grand père de Poldo. On n’a pas touché à sa structure. C’est une maison robuste, aux murs épais. On a juste transformé l’étable en cuisine-salle à manger où trône une belle table en bois épais. La toute petite fenêtre du second, qui laisse juste passer un corps pas trop grand, est restée telle qu’elle était. C’est par cette petite fenêtre qu’avaient fui José le père de Poldo et Adelino, son oncle.
Trois individus s’étaient présentés ce jour-là. Inconnus dans la région. « Ils » voulaient José et Adelino. Le chef de famille de l’époque, le grand père de Poldo n’était ni communiste, ni socialiste. Plutôt une sorte de gentlemen Farmer, qui ne voulait que le bien autour de lui, qui aidait l’un ou l’autre dans le besoin. Mais il n’ignorait rien des engagements républicains de ses deux fils. « ils » l’ont menacé : « si ne dis pas où sont tes deux fils, nous t’emmenons à  Oviedo. « Ils » l’ont emmené avec quatre autres villageois. Aucun des cinq n’est jamais arrivé à Oviedo et bien sûr n’est jamais rentré chez lui. « On n’a jamais retrouvé leur corps. Mon grand-père Ramon est enterré quelques part là-bas » nous dit Poldo en nous désignant la fenêtre de la cuisine d’où l’on voit le versant opposé de la vallée.
José et Adelino avaient fui de justesse par la petite fenêtre du deuxième étage, celle qui donne sur la prairie à l’arrière, juste au-dessus de la roche sur laquelle est appuyée la maison. Adelino fut le premier à passer clandestinement en France. José fera 8 longues années de prison et rejoindra plus tard son frère.
Les asturiens sont ceux qui ont résisté jusqu’au bout au coup d’état de Franco. Ils le paieront très cher et très longtemps. Le régime persécutera la population asturienne jusqu’à la mort de Franco, arrêtant, tuant, poussant à l’exil ceux qui ne faisaient pas allégeance. Bien sûr dans cette résistance, les mineurs étaient le fer de lance.
Ce dernier 20 août, Poldo et Goya nous avaient invités, Marlène et moi avec Luis et Monsé, pour déguster les calamars dans leur encre préparés par Goya. Nous avions échangé les souvenirs de Paris, de Bruxelles et peu à peu la conversation avait glissé sur les souvenirs plus anciens, plus douloureux. Tout cela était parti d’une question sur cette fameuse petite fenêtre du deuxième étage. Je comprenais maintenant pourquoi on l’avait maintenue telle qu’à l’origine. En terminant son histoire, Poldo a répété « je ne sais toujours pas ce qu’ « ils » ont fait de son corps ». Il régnait un lourd silence autour de la table. Par la fenêtre de la cuisine, c’était la falaise de l’autre côté de la vallée qui occupait ma vision. J’ai imaginé le corps de Ramon Canedo Gonzalez tombant, les mains liées dans le dos, la tête trouée d’une balle au milieu du front.
J’ai pensé que le fascisme s’avance toujours à pas feutrés mais une fois au pouvoir, il devient bestial. Il libère la haine et les instincts les plus enfouis. Les milices les plus haineuses  s’organisent, se vengent de leurs échecs non pas en s’attaquant aux vrais responsables mais souvent aux plus faibles, aux boucs émissaires… aux juifs, aux chômeurs, aux militants, aux étrangers.
Nous n’y sommes pas encore me direz-vous ! Bien sûr que non. Mais en ce mois d’août, en Italie, un groupe s’est attaqué et a tué un africain avec pour seul prétexte qu’il était africain. En Belgique, on vient d’inaugurer un centre fermé spécial pour famille avec enfants. « ils »annoncent qu’ils vont construire d’autres centres fermés pour les migrants en transit, qu’ »on » leur confisquera leur GSM pour empêcher qu’ils communiquent avec leur famille… « Ils » veulent accélérer la dégressivité des allocations de chômage…  »Ils » disent qu’ils vont s’unir avec des Salvani, des Orban, des Banon et en finir enfin avec ces rêveurs qui affaiblissent notre race et notre culture en ouvrant leur porte à tous ces gueux venus d’ailleurs.

mercredi 5 septembre 2018

J'ai déjà perdu 3 voix (billet de campagne n°2)

Billet de campagne N°2 : J’ai déjà perdu trois voix.

Le 27 juin, je vous annonçais  ma présence à la place 49 sur la liste Vert Ardent, en vue des élections communales du 14 octobre. Les vacances sont passées et après trois semaines de pérégrinations dans le Nord de l’Espagne, je me pose pour quelques semaines dans le Sud. Internet va heureusement m’aider à communiquer avec vous, le temps que je rentre et que nous puissions nous voir.
Toujours est-il qu’avant d’avoir entamé ma campagne, j’ai déjà perdu trois voix.
Michèle, une amie répond à mon annonce de candidature en me disant que cela fait bien longtemps qu’elle-même a quitté le balcon mais que cette fois, elle ne se déplacera pas pour aller voter. Elle me dit : ‘j’entends déjà tes objections mais ma décision est prise ».  Et elle me renouvelle son amitié. Vous allez trouver ma position complètement incongrue, mais je lui ai dit que je ne lui ferais pas la leçon et qu’elle était assez grande pour savoir ce qu’elle avait à faire.  Et je lui ai moi aussi renouvelé mon amitié. La décision de Michèle me fait dire que le « rejet »  du politique est fort, vraiment très fort. Michèle est enseignante, c’est une femme ouverte aux autres et au monde en général. Je ne la vois pas s’abstenir de gaieté de cœur, je crois que c’est de sa part un geste de contestation. Les partis traditionnels et le parti socialiste en particulier ont une très lourde responsabilité dans ce rejet. L’abstention est dommageable à la démocratie, mais elle est le produit de pratiques politiques inacceptables. La gauche devrait encourager la citoyenneté active, le PS la dissuade et l’étouffe.
Je me suis présenté à une époque sur la liste PS comme candidat indépendant et d’ouverture. Dans ma militance de l’époque je fréquentais nombre de militants socialistes sincères. La plupart étaient actifs dans l’associatif et les mouvements. Il s’agissait des Jacques Zwick, Jean Cornil, Serge Noël, Yannick Samzun, Pierre Galand, Bruno Vinikas et j’en passe. Je pensais que « les affaires » (à l’époque c’était celles des carolos) se régleraient et qu’un renouvellement était possible.  Nous pensions à quelques-uns que non seulement une gauche forte était nécessaire mais qu’il fallait aussi qu’elle s’engage sur les questions environnementales et qu’une alliance rouge-verte était nécessaire. Ce renouveau de la gauche n’a pas eu lieu. Et tout récemment, c’est à Liège que les affaires (Publifin, Moreau, Mathot…) ont éclaté, sans que les responsables de la fédération n’aient été capables de réagir et de clarifier les choses. S’ajoutent à cela les trahisons sociales du PS, vivement critiquées y compris de l’intérieur par des responsables et non des moindres. Trente ans d’un même pouvoir, c’est trop, ce n’est pas sain, c’est même malsain, d’autres alternatives sont donc nécessaires. Vert Ardent est pour moi l’alternative la plus crédible qui se présente à Liège. On peut aujourd’hui sérieusement enfin espérer que nous soyons incontournables pour une prochaine majorité communale.
En attendant, avec l’abstention de Michèle, je perds une voix et voilà qu’avant mon départ en vacances, Florence Caeymaex, une amie qui m’est très chère m’annonce qu’elle sera candidate sur la liste PS. Elle fait son entrée en politique. Elle fait un autre choix que le mien mais je le respecte et lui souhaite beaucoup de succès. Mais cela me fait quand même une deuxième voix de perdue.
Il y a fort à parier également que les responsables de Vega ne voteront pas pour moi et que je perde ainsi une troisième voix. Vous savez que j’étais, avec d’autres amis dont mon colistier Pierre Eyben, parmi les fondateurs de Vega. Nous voulions avec Vega, développer la même dynamique qui est celle pour laquelle je me suis toujours battu : une gauche forte, consciente des enjeux environnementaux. Quand Ecolo décide de créer  une liste d’ouverture - Vert Ardent- (pour rappel, Vert Ardent c’est 23 candidats venus d’Ecolo, 3 candidats venus du mouvement Demain et 23 candidats qui comme moi sont des citoyens actifs indépendants), il n’y avait pas à hésiter. Que rêver de mieux ? Vega aurait pu, aurait logiquement du nous rejoindre. Ils ont décidé de faire bande à part. Rien ne le justifie. Pour ma part, je le regrette, je tourne la page Vega et m’engage résolument avec Vert Ardent.
On dit que dans une campagne électorale, il ne faut pas trop parler des autres mais plutôt parler de ses propres objectifs. C’est vrai et c’est promis, c’est ce que je ferai dorénavant. Mais je ne pouvais pas non plus éviter de m’expliquer sur mes tentatives politiques passées. Voilà qui est fait et quelques soient les polémiques, je ne reviendrai plus ni sur le PS ni sur Vega. Je voulais souligner ma fidélité à mes luttes de toujours, au-delà des appareils politiques. C’est ma constance à moi : lutte pour la justice sociale, lutte pour la préservation de l’environnement, deux conditions inséparables et indispensables du mieux vivre ensemble et du respect des générations futures.
J’y reviendrai dans les prochaines semaines.
La ville espagnole dans laquelle je séjourne en ce moment a fait une mutation extraordinaire. Nous en rêvions Marlène et moi depuis longtemps et voilà que l’association de quartier s’est mise à penser l’avenir de sa ville et surtout de son centre historique. Nous avons assisté ce dernier WE à la deuxième édition de la fête du quartier. C’était fabuleux, gai, familial, coloré, spectaculaire. C’est une fête organisée par et pour les habitants qui se sont emparés de tous les moyens d’expressions artistiques possibles, qui se sont mis à filmer, photographier, raconter, peindre, danser, cuisiner. Une vraie fête alternative qui nous montre que tout est possible quand on permet à la citoyenneté de s’activer. Que rêver de mieux pour sa ville.
Mario Gotto (5 septembre 2018)

mercredi 27 juin 2018

Je quitte le balcon

Vous le savez, les élections communales auront lieu en octobre. J'ai décidé d'y aller. Je serai candidat sur la liste créée par Ecolo et le mouvement Demain : Vert Ardent.
J'avais décidé de soutenir cette liste car je trouvais qu'enfin, il y avait dans cette démarche une vraie ouverture. Renoncer à se présenter sous la bannière Ecolo, pour une liste d'alliance, c'est fameux. De plus, cette liste est portée essentiellement par des jeunes trentenaires, des jeunes compétents, sérieux, enthousiastes, passionnés, heureux de vivre et de travailler au service de la population liégeoise. Donc, quand on m'a proposé de figurer sur la liste, j'ai dit oui bien sûr.
Les défis politiques d'aujourd'hui sont énormes:  "l'immonde" repointe plus que le bout de son nez, une certaine classe politique ne pense qu'à ses propres avantages, l'austérité fait payer à la population l'enrichissement de quelques uns: les grands groupes et les banquiers. De nouvelles perspectives, de nouvelles solidarités, une nouvelle fraîcheur dans la manière de gérer une commune sont indispensables
Je ne pouvais pas ne pas y aller, je ne pouvais pas rester au balcon par les temps qui courent. J'ai décidé de quitter le balcon. Comme un dernier round dans mes engagements pour tenter de construire un monde meilleur.

Je serai  49e, dernier sur la liste. Le 49e, on dit qu'il pousse la liste. On dit aussi que c'est une place de combat. Ca me va. Prêt pour pousser, prêt pour le combat.

Je vous parlerai de ma vision des choses dans les prochaines semaines, je vous parlerai du programme de Vert Ardent. Mais je voudrais déjà vous dire que à mon sens la majorité actuelle et le PS (j'y ai été candidat d'ouverture en 2006 et je vous dirai les leçons que j'en ai tiré) en particulier - la plus vieille  majorité communale  en Wallonie - ne sont plus crédibles. L'affaire Publifin a achevé de me convaincre que ces hommes politiques là ne changeront jamais. 20 ans du même mayorat cela suffit. 30 ans de la même majorité, ce n'est plus possible. 
Nous sommes 49 sur la liste, mais en fait nous sommes dix et cent fois plus à penser qu'on peut changer les choses, qu'on peut construire une ville où il fait bon vivre et où chacun a sa place.
J'aurai besoin de votre soutien. Merci déjà de partager cette annonce auprès de vos amis. Si vous souhaitez me soutenir, merci de me le faire savoir à : mario.gotto@gmail.com 
Ce vendredi 29 juin aura lieu le lancement de notre campagne, celle de Vert Ardent. Cela se fera au Hangar. C'est à vingt heures. Il y aura de la nourriture préparée par des personnes venues du monde entier, il y aura de la convivialité et de la musique. Je serais heureux que vous passiez nous saluer. A très vite.

lundi 28 mai 2018

balle perdue

Il n'est pas rare que l'on entende cette expression: "tué par une balle perdue". J'entends "balle perdue" et je pense immédiatement aux chasseurs. C'est compréhensible. On vise un lièvre en suivant sa course, on le manque et la balle finit dans le corps d'un rabatteur ou d'un autre chasseur. C'est un accident, ce n'était pas eux qui étaient visés, c'est réellement un balle perdue dont on ne se doutait pas qu'elle allait finir dans le corps d'un autre.
Cela arrive dans les guerres bien sûr. On vise une position ennemie, on tire en rafale et s'il y a des civils dans les parages, des balles peuvent les atteindre. On parle de "dommages collatéraux", de balles perdues. Les généraux, les chefs de guerre savent  quand ils décident telle ou telle action, que des civils peuvent être atteints. C'est un élément intrinsèque à la guerre. Ils s'en font une raison. Ca fait partie du jeu si l'on peut dire. On accusera alors l'ennemi de prendre les civils en otage. On en viendrait à dire que c'est l'ennemi le responsable des "balles perdues". Il est évident que contester la mort de civils ou leur fuite et leur exode, c'est contester la guerre elle-même. C'est une évidence, c'est une nécessité.: la guerre n'a jamais apporté le bonheur.
Il peut y avoir des tas d'autres situations à propos desquelles on peut parler de balles perdues, c'est à dire de balles qui atteignent une autre cible que celle visée au départ: des affrontements armés dans une rue, des policiers qui tirent sur des gagsters en fuite et qui touchent des passants. Le cinéma et la littérature sont remplis de "morts pas balle perdue".
Mais Mwada a t'elle été tuée par un balle perdue? Résumons ce que nous savons du contexte. Une cammionette remplie de migrants refuse d'obtempérer aux ordres de la police qui veut les arrêter. S'en suit une course poursuite, trois voitures de policiers encadrent la camionette. On nous dit que les migrants montrent aux policiers les enfants qui sont à bord. Malgrés tout, sans qu'aucune menace armée ne vienne de la camionette des migrants, un policier tire. Non pas dans les pneus, mais "dans le tas". La cible c'est un des passagers, quel qu'il soit. La balle n'est pas perdue. Elle n'atteint pas un policier dans un autre véhicule, ni un civil roulant sur l'autoroute. Non elle atteint sa cible: un des migrants. Une enfant. Mwada.
Le policier est défait, abattu nous dit-on. C'est à espérer. Si ce n'était pas le cas, c'eut été du cynisme ajouté au cynisme. On ne sait pourquoi le policier à tirer. Marre de ces migrants qui nous niquent? Tentative d'intimidations? Peu importe, le résultat est là. Un policier est armé, c'est une lourde responsabilité que de porter une arme. S'il fait une erreur qui entraîne la mort d'innocents, il doit quitter la police.
 Mais voilà que les responsables de cette chasse aux migrants, Théo Francken et son patron De Wever en rajoutent à la balle perdue et tentent de nous faire comprendre que les vrais responsables ce sont les parents. Ceux là mêmes qui fuient les balles perdues ou les éclats d'obus de Syrie ou d'Irak, qui s'entêtent à vouloir mettre leurs enfants à l'abri, quelque part où ils pourraient si pas être heureux, vivre et se construire un avenir. Bref, on accuse ceux-là mêmes qui s'obstienent à assurer leur devoir de parents.

lundi 5 février 2018

on me cherche (bonne version


Je n’utilise pratiquement pas LinkedIn. Je ne me souviens plus pourquoi ni comment je m‘y suis inscrit. Je n’ai jamais approfondi son utilisation. Donc j’y vais quand je vois que les messages s’y accumulent, j’en prends connaissance, je découvre des gens qui m’invitent à devenir leur ami (mais parle-t-on d’amis sur ce réseau ?), je me connecte, je lis des trucs qui m’intéressent et cela se limite à cela.
Il y a quelques jours, le réseau me dit : « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? » Je clique et découvre que c’est un bibliothécaire de l’ULB. A bon ! J’imagine qu’un étudiant fait un travail sur les réfugiés, ou sur la régularisation de l’an 2000 et que mon nom apparaît. Ben oui, cela fait plaisir de ne pas être tout à fait sorti des radars. J’ai été directeur du CIRE durant 10 ans, à l’époque le CIRE s’est fort développé, nous étions passé de 5 personnes y travaillant en 1992 à 54 emplois en 2002. Nous avions mené plein d’actions et d’initiatives très intéressantes. Nous avions créé des services en tout genre pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et les sans-papiers. Et avions créé le mouvement qui allait obtenir une loi qui permit à 63000 personnes d’être régularisées. J’avais été très médiatisé à l’époque, je n’en retire aucune gloire, la médiatisation était nécessaire pour faire aboutir le combat que nous menions. Cette période avait été passionnante, exaltante, mais j’en étais sorti épuisé.
Bref, de temps à autre un étudiant ou plus rarement un journaliste me contacte pour une info ou l’autre sur l’époque. Sans plus. Je suis toujours très sensible à cette problématique. Au moment le plus aigu de la fuite des syriens, je rongeais mon frein. J’avais peur de replonger dans ce combat très prenant (je dois dire qu’à l’époque j’ai travaillé durant des années 7 jours sur 7) Mais encore aujourd’hui, je me demande pourquoi n’est-on pas allé les chercher ? Comment se fait-il que nous n’ayons pas organisé bus et bateaux pour aller les chercher à Lesbos (île grecque où arrivaient les syriens) comme d’autres avant nous étaient aller recueillir les vietnamiens en mer ?
Alors vous comprenez qu’aujourd’hui je suis heureux de voir cette mobilisation, cette nouvelle résistance qui sort au grand jour, ces milliers d’hébergeurs qui assurent la solidarité et qui pratiquent la désobéissance civile. Ce qui est nécessaire car des lois nous paraissent injuste et anti démocratique. Je ne suis pas très actif dans ce mouvement, je relaye les infos, de temps à autres, j’interviens sur les réseaux sociaux, et bien sûr je vais aux manifs dès que je peux. J’aimerais faire plus mais je sais que je ne ferais pas les choses à moitié et qu’on est vite repris corps et âmes dans ces combats qui touchent à la vie elle-même. D’où mon admiration pour les combattants d’aujourd’hui.
Et puis voilà que mon passé me rattrape. Hier soir, je jette un œil sur LinkedIn et de nouveau « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? », un clic, je m’attends à un autre étudiant,  et la réponse qui apparaît est…La police fédérale !!!
Purée, qu’est-ce qu’ils font là ? Je suis troublé. J’ai lu et relu qu’une liste de 1000 visites domiciliaires est dressée. Suis-je dans cette liste? Tous ceux qui à un moment ou l’autre ont été solidaire des étrangers sont-ils repris dedans?
Olivier Chastel et Charles Michel ont donc menti. Ils disaient que les hébergeurs n’étaient pas visés !!!Charles Michel disait même qu’il admirait ces gestes de solidarité. 
J’en parle à Marlène qui n’en revient pas. On se dit que le mieux est de garder son calme. Demain (aujourd’hui donc) on avisera. Eh bien voilà, je vous raconte. Je verse une pièce au dossier. Je ne panique pas, je ne fantasme pas. Mais je me pose de sérieuses question sur ce gouvernement. Sur la NVA, ces gens qui s’affichent avec des nazis. De quoi sont-ils capables? Et Charles Michel qui, au bout du compte, les cautionne.

Je vous laisse juge

on me cherche

J’ai arrêté mes chroniques et je vous avais dit que je ne les reprendrais qu’exceptionnellement.  Et bien voilà, il s’est passé quelque chose de troublant. Je vous raconte et vous laisse juge
Je n’utilise pratiquement pas LinkedIn. Je ne me souviens plus pourquoi ni comment je m‘y suis inscrit. Je n’ai jamais approfondi son utilisation. Donc j’y vais quand je vois que les messages s’y accumulent, j’en prends connaissance, je découvre des gens qui m’invitent à devenir leur ami (mais parle-t-on d’amis sur ce réseau ?), je me connecte, je lis des trucs qui m’intéressent et cela se limite à cela.
Il y a quelques jours, le réseau me dit : « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? » Je clique et découvre que c’est un bibliothécaire de l’ULB. A bon ! J’imagine qu’un étudiant fait un travail sur les réfugiés, ou sur la régularisation de l’an 2000 et que mon nom apparaît. Ben oui, cela fait plaisir de ne pas être tout à fait sorti des radars. J’ai été directeur du CIRE durant 10 ans, à l’époque le CIRE s’est fort développé, nous étions passé de 5 personnes y travaillant en 1992 à 54 emplois en 2002. Nous avions mené plein d’actions et d’initiatives très intéressantes. Nous avions créé des services en tout genre pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et les sans-papiers. Et avions créé le mouvement qui allait obtenir une loi qui permit à 63000 personnes d’être régularisées. J’avais été très médiatisé à l’époque, je n’en retire aucune gloire, la médiatisation était nécessaire pour faire aboutir le combat que nous menions. Cette période avait été passionnante, exaltante, mais j’en étais sorti épuisé.
Bref, de temps à autre un étudiant ou plus rarement un journaliste me contacte pour une info ou l’autre sur l’époque. Sans plus. Je suis toujours très sensible à cette problématique. Au moment le plus aigu de la fuite des syriens, je rongeais mon frein. J’avais peur de replonger dans ce combat très prenant (je dois dire qu’à l’époque j’ai travaillé durant des années 7 jours sur 7) Mais encore aujourd’hui, je me demande pourquoi n’est-on pas allé les chercher ? Comment se fait-il que nous n’ayons pas organisé bus et bateaux pour aller les chercher à Lesbos (île grecque où arrivaient les syriens) comme d’autres avant nous étaient aller recueillir les vietnamiens en mer ?
Alors vous comprenez qu’aujourd’hui je suis heureux de voir cette mobilisation, cette nouvelle résistance qui sort au grand jour, ces milliers d’hébergeurs qui assurent la solidarité et qui pratiquent la désobéissance civile. Ce qui est nécessaire car des lois nous paraissent injuste et anti démocratique. Je ne suis pas très actif dans ce mouvement, je relaye les infos, de temps à autres, j’interviens sur les réseaux sociaux, et bien sûr je vais aux manifs dès que je peux. J’aimerais faire plus mais je sais que je ne ferais pas les choses à moitié et qu’on est vite repris corps et âmes dans ces combats qui touchent à la vie elle-même. D’où mon admiration pour les combattants d’aujourd’hui.
Et puis voilà que mon passé me rattrape. Hier soir, je jette un œil sur LinkedIn et de nouveau « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? », un clic, je m’attends à un autre étudiant,  et la réponse qui apparaît est…La police fédérale !!!
Purée, qu’est-ce qu’ils font là ? Je suis troublé. J’ai lu et relu qu’une liste de 1000 visites domiciliaires est dressée. Suis-je dans cette liste? Tous ceux qui à un moment ou l’autre ont été solidaire des étrangers sont-ils repris dedans?
Olivier Chastel et Charles Michel ont donc menti. Ils disaient que les hébergeurs n’étaient pas visés !!!Charles Michel disait même qu’il admirait ces gestes de solidarité.
J’en parle à Marlène qui n’en revient pas. On se dit que le mieux est de garder son calme. Demain (aujourd’hui donc) on avisera. Eh bien voilà, je vous raconte. Je verse une pièce au dossier. Je ne panique pas, je ne fantasme pas. Mais je me pose de sérieuses question sur ce gouvernement. Sur la NVA, ces gens qui s’affichent avec des nazis. De quoi sont-ils capables? Et Charles Michel qui, au bout du compte, les cautionne.

Je vous laisse juge

lundi 15 janvier 2018

Fabrice

C’est lorsque j’ai appris que Fabrice était gravement malade que j’ai décidé de faire une pause dans mes chroniques et de me lancer dans l’écriture d’un livre où il serait beaucoup question de lui. Deux mois plus tard, Fabrice nous a déjà quittés, victime d’un cancer qui les dernières semaines l’a foudroyé. On m’a proposé de prendre la parole, avec d’autres à l’ultime cérémonie précédente l’incinération. Voici le texte :
Quatre mots me viennent pour parler de toi Fabrice

Le premier est le mot frère
Tu étais non seulement mon meilleur et mon plus vieil ami (nous nous sommes fréquentés cinquante et une années) mais tu étais mon frère. Nous avons eu le même parcours, nous avons pour ainsi dire grandi (au moins culturellement) ensemble. Nous avons acquis et cultivé les mêmes valeurs. Nous ne devions pas beaucoup parler pour nous comprendre.
Entre frères, on n’est pas toujours d’accord et on se dispute pour un rien. Heureusement pour nous, nous nous sommes toujours retrouvés
Quand on s’est retrouvé en novembre je t’avais envoyé un SMS disant :
« Tu m’as manqué, on est cons parfois… » Tu m’avais répondu « t’as raison, on est vraiment cons. »
Tu as été non seulement mon frère mais aussi mon grand frère. Tu as été celui qui m’a sans doute le plus et mieux conseillé dans ma vie personnelle.  Tu m’as hébergé longtemps quand j’en avais besoin.  Ce fut une belle période qui m’a permis alors de rencontrer Eliane devenue elle aussi une sœur.
Le deuxième mot c’est  le mot formidable
Tu l’employais souvent et à bon escient. Marlène me disait samedi « moi j’ai perdu mon amie Liselotte. Toi tu as perdu Fabrice ». Liselotte et toi aviez  deux points communs : l’année de naissance et l’emploi de ce mot : formidable. Tu m’avais envoyé ce message à propos de l’immunothérapie dans laquelle tu avais beaucoup d’espoir - et moi aussi - et tu avais peur que cela ne se puisse se faire. Quand on t’a dit OK tu m’as écrit «  Je commence l’immunothérapie  ce vendredi matin : C’est formidable. »
Puis, deux jours plus tard un autre message : « C’est commencé, plein d’espoir dans ce goutte à goutte. »
Quand tu as appris que cela n’avait rien donné, moi j’étais cassé, tu l’as vu et tu m’as dit : « Ne t’inquiètes pas, j’assume ». Sous-entendu j’assumerai ce qui arrivera.
Saches que dans ton combat contre la maladie, nous t’avons tous admiré.  Tu as été formidable Fabrice.
Le troisième mot c’est ta constance
Je pourrais reprendre le titre de John Le Carré  « la constance du jardinier »
Les jardiniers d’aujourd’hui ont compris avec la perma culture que les plantes peuvent se débrouiller entre elles. Pas besoin d’intrants qui affaibliraient leur défense naturelle. Elles se nourrissent les unes  les autres,  se défendent ensemble, communiquent et s’entraident. Toi tu étais le jardinier de la conscience humaine, de l’action et de la solidarité. On oublie souvent de parler de ce deuxième pilier de la méthode de la JOC. Il y a le « voir, Juger, agir » bien sûr mais il y a aussi et surtout « entre eux, par eux pour eux ». Chez toi ce second pilier était tellement ancré que ça en était une seconde nature. Tu savais que ce qui était à faire était de permettre aux gens d’être les acteurs de leur propre libération. Pas besoin d’intrants qui leur aurait enlevé leur autonomie. Il s’agissait de faire des gens les acteurs de leur histoire.
Et justement le quatrième mot qui me trottait en tête c’est le mot Histoire, avec un grand H
C’est souvent quand la mort est proche qu’on se demande quel est le sens de ce que nous avons fait et de ce que nous avons été. Des millions d’hommes et de femmes ont vécu avant nous et vivrons après nous. Nous avons à apporter, modestement, tout petitement, notre pierre. Minuscule mais tellement importante. Aussi je relis un petit texte que je t’ai lu il y a à peine quelques semaines, quand tu m’avais dit que tu ne pouvais plus te concentrer. Il est tiré du livre Sapiens. Son auteur est : Yuval Noah Harari. Albert Jacquard avait écrit sensiblement la même chose dans son livre : La légende de la Vie.
« Il y a environ 13.5 milliards d’années, la matière, l’énergie, le temps et l’espace apparaissaient à l’occasion du Big Bang. L’histoire de ces traits fondamentaux de notre univers est ce qu’on appelle la physique
Environ 300 000 ans après leur apparition, la matière et l’énergie commencèrent à se fondre en structures complexes, appelées atomes, lesquels se combinèrent ensuite en molécules. L’histoire des atomes, des molécules et leur interactions est ce qu’on appelle la chimie.
Voici 3.8 milliards d’années, sur la planète terre, certaines molécules s’associèrent en structures particulièrement grandes et compliquées : les organismes. L’histoire des organismes est ce qu’on appelle la biologie.
Voici 70 000 ans à peine, des organismes appartenant à l’espèce Homo Sapiens commencèrent à former des structures encore plus élaborées. On les appelle les Cultures.
Le développement ultérieur de ces cultures humaines est ce qu’on appelle L’Histoire.
L’Histoire des homes a, de tous temps, été traversée par le même défi culturel : Comment vivre ensemble ? »
Dans ce vivre ensemble tu as joué un rôle énorme Fabrice : lutter contre l’injustice, obtenir des règles et des droits pour les travailleurs. Le syndicalisme que tu as pratiqué est un formidable régulateur du vivre ensemble.
Tu as fait le job Fabrice. Tu as fait plus que ta part. Merci Fabrice
Marlène dit que ton corps en avait assez et que sa mort semble nous dire : J’ai fait, maintenant à d’autres de continuer.

C’est pour cela que le mot publié par ta fille Carina sur FB prend tout son sens. Elle a écrit : dors bien papa. Elle a raison : reposes en paix  Fabrice.