lundi 5 février 2018

on me cherche (bonne version


Je n’utilise pratiquement pas LinkedIn. Je ne me souviens plus pourquoi ni comment je m‘y suis inscrit. Je n’ai jamais approfondi son utilisation. Donc j’y vais quand je vois que les messages s’y accumulent, j’en prends connaissance, je découvre des gens qui m’invitent à devenir leur ami (mais parle-t-on d’amis sur ce réseau ?), je me connecte, je lis des trucs qui m’intéressent et cela se limite à cela.
Il y a quelques jours, le réseau me dit : « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? » Je clique et découvre que c’est un bibliothécaire de l’ULB. A bon ! J’imagine qu’un étudiant fait un travail sur les réfugiés, ou sur la régularisation de l’an 2000 et que mon nom apparaît. Ben oui, cela fait plaisir de ne pas être tout à fait sorti des radars. J’ai été directeur du CIRE durant 10 ans, à l’époque le CIRE s’est fort développé, nous étions passé de 5 personnes y travaillant en 1992 à 54 emplois en 2002. Nous avions mené plein d’actions et d’initiatives très intéressantes. Nous avions créé des services en tout genre pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et les sans-papiers. Et avions créé le mouvement qui allait obtenir une loi qui permit à 63000 personnes d’être régularisées. J’avais été très médiatisé à l’époque, je n’en retire aucune gloire, la médiatisation était nécessaire pour faire aboutir le combat que nous menions. Cette période avait été passionnante, exaltante, mais j’en étais sorti épuisé.
Bref, de temps à autre un étudiant ou plus rarement un journaliste me contacte pour une info ou l’autre sur l’époque. Sans plus. Je suis toujours très sensible à cette problématique. Au moment le plus aigu de la fuite des syriens, je rongeais mon frein. J’avais peur de replonger dans ce combat très prenant (je dois dire qu’à l’époque j’ai travaillé durant des années 7 jours sur 7) Mais encore aujourd’hui, je me demande pourquoi n’est-on pas allé les chercher ? Comment se fait-il que nous n’ayons pas organisé bus et bateaux pour aller les chercher à Lesbos (île grecque où arrivaient les syriens) comme d’autres avant nous étaient aller recueillir les vietnamiens en mer ?
Alors vous comprenez qu’aujourd’hui je suis heureux de voir cette mobilisation, cette nouvelle résistance qui sort au grand jour, ces milliers d’hébergeurs qui assurent la solidarité et qui pratiquent la désobéissance civile. Ce qui est nécessaire car des lois nous paraissent injuste et anti démocratique. Je ne suis pas très actif dans ce mouvement, je relaye les infos, de temps à autres, j’interviens sur les réseaux sociaux, et bien sûr je vais aux manifs dès que je peux. J’aimerais faire plus mais je sais que je ne ferais pas les choses à moitié et qu’on est vite repris corps et âmes dans ces combats qui touchent à la vie elle-même. D’où mon admiration pour les combattants d’aujourd’hui.
Et puis voilà que mon passé me rattrape. Hier soir, je jette un œil sur LinkedIn et de nouveau « voulez-vous découvrir qui a fait une recherche sur vous ? », un clic, je m’attends à un autre étudiant,  et la réponse qui apparaît est…La police fédérale !!!
Purée, qu’est-ce qu’ils font là ? Je suis troublé. J’ai lu et relu qu’une liste de 1000 visites domiciliaires est dressée. Suis-je dans cette liste? Tous ceux qui à un moment ou l’autre ont été solidaire des étrangers sont-ils repris dedans?
Olivier Chastel et Charles Michel ont donc menti. Ils disaient que les hébergeurs n’étaient pas visés !!!Charles Michel disait même qu’il admirait ces gestes de solidarité. 
J’en parle à Marlène qui n’en revient pas. On se dit que le mieux est de garder son calme. Demain (aujourd’hui donc) on avisera. Eh bien voilà, je vous raconte. Je verse une pièce au dossier. Je ne panique pas, je ne fantasme pas. Mais je me pose de sérieuses question sur ce gouvernement. Sur la NVA, ces gens qui s’affichent avec des nazis. De quoi sont-ils capables? Et Charles Michel qui, au bout du compte, les cautionne.

Je vous laisse juge

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire